
CHAPITRE TROIS : incroyable

— Je t’avais dit de ne pas monter, tu ne m’écoutes jamais, s’effondre Tom, au bord des larmes. Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?
— Ne t’inquiète pas, on va bien trouver une solution, le rassure Lina.
Les deux cousins s’asseyent contre le mur.
Lina observe attentivement autour d’elle.
— Tout le monde va se demander où nous sommes passés !
— C’est pour ça qu’il faut qu’on découvre un moyen de sortir d’ici ! ajoute Lina.
Et elle se met à explorer la pièce.
— Atchoouuum ! fait Tom.
— Soit un peu discret, lui reproche Lina. Tu vas nous faire repérer !
— Je ne le fais pas exprès, ce sont mes allergies ! explique son cousin. Tu sais bien que je ne supporte pas la poussière !
L’endroit est sale, sombre et vide à l’exception d’une vieille cheminée.
Lina se déplace lentement, évitant les craquements du plancher.
— C’est plein d’araignées, s’écrie Tom, au bord de la panique.
Lina lève les yeux au plafond, exaspérée.

Elle farfouille près de la cheminée, les mains dans les cendres antiques, appuyant su les pierres comme dans les films qu’elle adore regarder.
— Il faut que je sorte de là, se lamente Tom.
— Tu crois que tu peux m’aider à la place de pleurnicher ?
À ce moment, ses doigts palpent une encoche qui s’enfonce comme une trappe au fond de l’âtre. Elle pousse fortement et peut engager la main dans l’ouverture.
À tâtons, elle découvre une poignée.
— J’ai trouvé quelque chose ! dit-elle alors.
— C’est quoi ?
Elle tire sur l’espagnolette sans répondre à son cousin.
Un nouveau claquement se produit.
La lourde plaque du fond de la cheminée se déplace et libère un passage étroit.

Lina est folle de joie :
— Incroyable, un passage secret, allons-y !
— Jamais de la vie ! proteste Tom.
— Tu préfères rester ici à m’attendre ? Avec toutes ces toiles d’araignées ?
— Euh non, tu as raison, je t’accompagne, répond Tom, prudent.
Les deux enfants se faufilent par l’ouverture et se retrouvent dans un minuscule couloir qui descend. Lentement, dans le noir, se guidant uniquement de leurs mains, ils avancent serrés l’un conte l’autre.
Des voix les surprennent soudain.
Elles proviennent d’une petite fenêtre percée dans le mur.
Ils aperçoivent deux personnes qui s’entretiennent à voix basse.

— … J’ai enfermé les deux fouineurs dans la salle de l’horloge…
Les enfants reconnaissent la voix de l’homme bizarre. Tom se crispe contre sa cousine.
— Parfais, répond une silhouette sombre, coiffée d’un haut chapeau et dissimulée sous une longue cape.
— Vite, filons, dit Tom en bousculant Lina.
L’étroit passage sinue encore quelque temps en descente.
Jusqu’à une porte en bois.
Lina pousse et la porte cède facilement.
— Où on est arrivé ? s’inquiète Tom.
