Chut, papa fait de la politique, même le dimanche

MENSONGES D’ÉTAT

Certains d’entre vous l’ont probablement déjà vue mais je ne peux m’empêcher de reprendre ce matin les pépites contenues dans cette vidéo de Clément Viktorovitch sur Canal+, sémantique d’un mensonge d’Etat.

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Est-ce que vous savez ce que signifie l’expression « empoisonner le puit » ?

Clément nous en donne une magnifique explication.

Parce que s’il y a un truc qui me plaît particulièrement, c’est d’écouter les gens qui décryptent le langage, les non-dits, les implicites dans les discours. L’Art de parler en disant autre chose.

Pourquoi ?

Parce que j’admire l’intelligence — même quand elle est tournée vers le côté obscur de la Force, c’est mon paradoxe.

Parce que j’adore démêler dans les mots, les intentions profondes, les convictions intimes, qui sont parfois à Mille Bornes de ce que les personnes disent.

Parce ce que je suis à la recherche du mensonge pour le pointer du doigt et le faire ravaler à celui qui nous enfume en nous prenant pour des cons.

La déclaration de notre Premier Sinistre à l’Assemblée Nationale du 28 avril en est truffée.

Il commence son allocution en posant le principe fort « qu’on ne peut rien dire dans ce pays sans être commenté ». Que les réseaux sociaux regorgent de commentateurs qui se sont propulsés directement des bars aux pinacles de l’info numérique et que leur audience a augmenté inversement proportionnellement à la fréquentation des bistrots.

Rires dans l’assemblée.

Ainsi, chacune de ses interventions est immédiatement suivie d’une litanie de commentaires de piliers de bars.

Voilà.

Le cadre est posé.

Tous les commentateurs sont des ivrognes, imbéciles et sans crédibilité, dont le niveau de réflexion est proche du niveau des égouts. Voilà ce qu’est un empoisonnement de puit.

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Clément Viktorovitch nous explique ainsi que l’utilisation de cette technique a pour but de discréditer les commentateurs de tous poils et de faire taire les septique. Pourquoi notre Premier Sinistre a-t-il besoin de commencer en dézinguant tout le monde ?

Qu’y a-t-il dans son discours que personne ne doit commenter ?

Je retiens trois mensonges d’État :

Le premier. Le Premier Sinistre explique que la France disposait d’un stock important de masque, en tout cas suffisamment pour assurer 20 semaines de fonctionnement hospitalier.

Ce qui est vrai factuellement.

Mais ce qui est faux intrinsèquement.

Les 115 millions de masques en stock n’ont jamais été destinés aux hôpitaux. Ils étaient mis de côté afin de pourvoir à une situation gravissime. Genre attaque chimique, terrorisme ou autre.

L’Agence Nationale de Santé Publique réclame depuis 2018 la constitution de réels stocks. Et là, on change de dimensions.

Voyez vous-même.

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Et là, on ose nous parle de protection de la population et de son personnel soignant.

Le second mensonge est l’allusion à la mise à disposition de ce stock de masque au personnel soignant. Dans son discours, le Premier Sinistre a insinué malicieusement que le gouvernement a « eu peur de ne pas y parvenir ». Entendez par là qu’ils ont eu peur mais qu’ils y sont parvenus.

Et là, vous comme moi, avez entendu les centaines de témoignages de soignants qui ont parlé de leurs conditions de travail lors des 2 premières semaines d’épidémie avec peu – voir pas du tout de masques.

Dans le service de mon épouse à l’hôpital, un médecin hygiéniste est passé pour expliquer que « temps qu’on ne présentait aucun signe clinique, le masque était inutile ». Tandis qu’aux urgences, on criait l’inverse : « mettez des masques ! ».

C’est criminel, non ?

Le Premier Sinistre fait de l’autosatisfaction avec son minuscule stock de masque. On croit rêver ! Pendant ce temps, les soignants triment sur le front sans protection.

Et maintenant, le troisième mensonge, le plus dégueulasse et le plus infâme, le mensonge d’État par omission :

Edouard Philippe affirme « sa reconnaissance pour le système hospitalier qui a tenu bon, avec la fatigue bien compréhensive des personnels qu’il faudra bien laisser se reposer ».

Quand j’ai entendu cette phrase, je me suis dit — et vous aussi peut-être —, c’est cool, il a une pensée et de la reconnaissance pour le personnel.

Mais il manque tout de même quelque chose, non ?

Où est le témoignage d’un Chef pour les 2500 soignants qui ont contracté le virus par l’impréparation des administrations ? Où est la reconnaissance et la commémoration des 27 soignants décédés ?

« Les soignants, sont fatigués, c’est bien normal. »

Pourquoi ne parle-t-il pas des morts ?

C’est tabou ?

Il minimise la portée de ses actes ?

Il tente d’effacer les traces qui pourraient le conduire devant une commission d’enquête ?

Retrouvez l’intervention de Clément Viktorovitch sur

https://www.facebook.com/clemovitch/videos/588744721737212/UzpfSTEwMDAwNDM2NjQ4MzgzMjoxNTYwMzEzNTI3NDU3NTE1/

J’ai dit que j’avais trouvé EP trouvé bon. Oui. Très professionnel.

Un beau fumier en costume qui enfume les gens pour sauver ses fesses.

Un pur produit LREM.

Ça me fait penser à une blague que j’ai vu passer ce matin :

Un copain, qui a écouté attentivement le discours de notre cher Premier Sinistre, m’a fait remarquer que par 3 fois, il avait fait allusion au fait qu’il n’accordait aucune crédibilité à l’avis des scientifiques. Vous aviez remarqué ? Moi non.

Je pense qu’il y a ici assez d’arguments pour dire que, soit le déconfinement l’emmerde et qu’il le fait à reculons, soit qu’il s’en branle mais qu’il sait que s’il se loupe il dégage, soit il fait des appels aux pieds à je ne sais qui – Angela Merckel ? Les labos pharmaceutiques ? Pamela Anderson ? – en tout cas pas Roselyne Bachelot qui lui fait des doigts en ricanant, tenant enfin sa revanche – soit il démontre en grandes pompes qu’il se fiche totalement de sa populace et que le seul truc qui compte est de redémarrer l’économie, la croissance et les surprofits de ses amis – les vrais.

Vous choisissez quelle option ?

Vous commencez à me connaitre suffisamment pour savoir la mienne.

Je me suis toujours passionné pour la pensée critique, le sens-critique, l’auto-critique et tout ce qui développe l’esprit critique.

Sur ce sujet, deux livres que j’ai adorés :

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« Une véritable initiation à la pensée critique, plus que jamais indispensable à quiconque veut assurer son autodéfense intellectuelle. « Si nous avions un vrai système d’éducation, on y donnerait des cours d’autodéfense intellectuelle. » ― Noam Chomsky »

Et le travail de Sophie MAZET, prof d’anglais , qui décide en 2011 de former ses élèves à la critique des informations afin de développer leur sens de l’auto-critique.

Passionnant.

Bon, faisant partie des commentateurs, je retourne boire un jaune au bar du coin !

A votre santé !

La cuite va faire mal, très mal au crâne.

Matthieu Deshayes

Passionné de cinéma et de littérature, j'écris des histoires depuis toujours. Après 30 années de médecine, j'ai décidé de valoriser cette activité d'écriture et de la pousser plus loin en écrivant des scénarios et en réalisant des courts métrages. L'écriture est l'occasion de partager les thèmes et les idées qui comptent pour moi : la famille, les amis, les relations humaines, la nature et les thèmes qui les accompagnent : les relations parents/enfant, les relations frères/sœurs, les secrets de famille, les positionnements parfois douloureux, les choix impossibles, la défense de notre environnement. Le cinéma est la possibilité fantastique de traduire mes histoires en images, une aventure humaine exigeante et passionnante à travers le travail d'équipe, la rencontre de nombreux métiers différents et complémentaires tous unis dans le but de faire exister un film.

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