J3 à la maison

Hier, c’était relâche.

Après un jour de confinement, il faut bien ça.

Relâche, juste pour comprendre que se mettre au boulot à 18 heures, ça n’a aucune chance de fonctionner. Mais alors aucune.

Impossible de motiver les troupes.

—           Ça, on l’imprime, je le collerai.

—           Non, le prof demande de l’écrire dans ton cahier.

—           Ça, on le fait à l’oral.

—           Non, le prof te demande de le rendre par l’ENT ( qui ne fonctionne pas )

—           Ah non, ça je le ferrai demain !

—           Non, tu as profité toute la journée, tu le fais maintenant.

—           Ah ça, j’ai la flemme.

—           Et bien tu t’assois sur ta flemme et tu bosses !

Et voilà.

La tension monte.

On est à deux doigts de s’engueuler, dommage pour la chouette journée qu’on a passé à rigoler, à s’échanger des vidéos marrantes, à jouer au foot dans le jardin.

Dès que ça redevient sérieux, dans cette maison, on s’engueule. Moi je leur reproche leur ‘flemme’ et leur mauvaise foi caractérisée. Et eux me reprochent ma rigidité, ma brutalité, mon manque de compréhension, de souplesse, d’humour, et j’en passe.

Heureusement, mon épouse rentre un peu plus tôt de l’hôpital, énervée et stressée, et on part marcher une heure avec le chien.

Quand on est de retour, calmés, mon fils de 13 ans a réussi à venir à bout des ses exercices de champ lexical et du combat de Lancelot contre Monrégal ( ou quelque chose dans ce goût ) en lui tranchant le bras après l’avoir fait tomber de cheval et mon fils de 15 ans a bossé sa dictée préparée et son histoire géo.

Ma fille de CP a lu 3 pages de J’aime lire « l’Affaire du blaireau perdu ».

Et ma fille de presque 17 ans ? Elle n’a rien fait.

—           Ben j’ai de l’Espagnol, mais je ne comprends rien.

—           Traduis le texte avec Google trad.

—           Tu veux que je recopie tout le texte dans google traduction ?

Regard plein d’effroi.

Oh la flemme !

Mais non. À la place :

—           Tu veux pas m’aider ?

—           Désolé, je ne parle pas Espagnol.

Il va falloir en plus que j’apprenne l’Espagnol.

C’est que je vais en savoir, moi, des trucs à la fin de ce confinement !

Conclusion : demain, on commence à 11h.

Bon.

Voilà.

Mais à 23h, soudain, pris de panique au moment de me coucher.

—           Merde, j’ai pas relevé les devoirs pour demain sur l’ENT !

Et hop. Copies d’écrans, petits dossiers devoirs/19 mars/histoire géo/à rendre.

Quelle organisation pour que ces petits chéris daignent bien vouloir s’installer devant l’ordinateur et ouvrir leurs petits yeux et lire.

—           J’comprends rien.

—           Regarde, c’est facile.

—           Oh j’ai la flemme.

Matthieu Deshayes

Passionné de cinéma et de littérature, j'écris des histoires depuis toujours. Après 30 années de médecine, j'ai décidé de valoriser cette activité d'écriture et de la pousser plus loin en écrivant des scénarios et en réalisant des courts métrages. L'écriture est l'occasion de partager les thèmes et les idées qui comptent pour moi : la famille, les amis, les relations humaines, la nature et les thèmes qui les accompagnent : les relations parents/enfant, les relations frères/sœurs, les secrets de famille, les positionnements parfois douloureux, les choix impossibles, la défense de notre environnement. Le cinéma est la possibilité fantastique de traduire mes histoires en images, une aventure humaine exigeante et passionnante à travers le travail d'équipe, la rencontre de nombreux métiers différents et complémentaires tous unis dans le but de faire exister un film.

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