CHAPITRE DEUX : emprisonnés
Lina pense au trésor et à l’homme bizarre toute la soirée.
Et même la nuit.
Incapable de dormir, elle réveille au Tom :
— Il faut qu’on retourne au château pour voir !
— Tu veux y aller maintenant ? s’écrie Tom, les yeux collés de sommeil.
— Mais non, demain matin, dès qu’on pourra.
Mais à peine levés, le Papa de Lina leur propose :
— Vous allez chercher du pain et des croissants pendant que je prépare le petit déjeuner ?
La boulangerie n’est pas loin de la maison. Ni du château.
Et les deux enfants filent en courant.
Au coin d’une rue, Lina s’immobilise :
— Regarde, c’est l’homme bizarre !
Tom n’est pas rassuré.
— Suivons-le ! propose aussitôt Lina.
— On devrait pas plutôt aller à la boulangerie ? répond Tom.
Mais Lina est déjà partie sur les traces de l’homme bizarre.
Les deux enfants se faufilent discrètement dans les petites rues.
L’homme bizarre ne se méfie pas, et marche d’un pas tranquille. Il remonte vers la vieille ville et ses habitations minuscules, tassées les unes contre les autres et adossées au château.
Arrivé devant une étroite maison, l’homme bizarre ouvre une porte et entre.
— On y va ! dit Lina.
— Mais on n’a pas le droit. C’est dangereux ! s’écrie Tom.
Lina le regarde en souriant :
— Tu as peur ?
— Pas du tout !
— Alors, suis-moi.
Et les deux enfants poussent la porte et se retrouvent devant un escalier en colimaçon obscur.
Comme Lina en escalade les premières marches, Tom la retient par la manche :
— On ne devrait pas…
— Tu n’as pas envie de savoir ?
— Je…
— Allez, viens !
L’escalier étroit monte longuement. Les enfants progressent lentement et prudemment.
Parvenus à un palier, ils découvrent une pièce faiblement éclairée.
Lina s’avance.
Crrraaaacccc ! fait sinistrement le plancher sous leur pas.
— Moins de bruit, murmure Tom.
— Je fais du mieux que je peux ! dit Lina.
Crrraaaacccc.
Tom s’immobilise.
— On devrait…
Mais CLAC ! trop tard…
L’imposante porte de la pièce vient de se refermer sur eux !
Ils sont pris au piège!