On discute en faisant la vaisselle tous ensemble sous l’orage.
Je lance le débat :
– Qui parie sur la réouverture des écoles le 11 mai?
Ma fille de CP est la première à répondre :
– Comme vous avez dit qu’on inviterai ma copine à la maison le 11 mai, je parie que les écoles vont ouvrir.
Le 11 mai, rentrée des profs!
Ouverture réelle, le 12 mai.
Mon fils de 15 ans :
– Ils ne réouvriront pas.
Mon fils de 13 ans :
– Ils vont réouvrir le 11 parce que Macron l’a dit. Mais avec une organisation très contraignante.
Ce sont ses mots.
– Bien sûr, je préférerais que ça n’ouvre pas!
Mon épouse?
– Attention, je vais le mettre dans le blog, je préviens.
Elle ne se prononce pas. Mais elle m’a lu ce matin le rapport du conseil scientifique qui ne préconise aucune réouverture de classe avant septembre.
Sans se prononcer, je la classe dans la catégorie de ceux qui parie qu’on réouvrira pas.
Et moi?
Il faut que je choisisse.
P’tet ben qu’oui, p’tet ben qu’non, comme diraient mes ancêtres normands.
– Je dis qu’elles ne reouvriront pas.
Parce que je trouve ça stupide.
Parce qu’on ne peut pas faire n’importe quoi.
Parce que reprendre l’école pour reprendre l’ecole, avec l’application de mesures drastiques et contraignantes impossibles à mettre en oeuvre est non satisfaisante.
Parce qu’on ne décide pas d’une date comme ça, qu’on impose à sa population.
On confine, on déconfine.
Parce que je ne sais pas ce qu’il y a derrière.
Parce que je n’ai pas confiance dans leurs discours ni dans leurs intentions.
Par esprit de contradiction.
– Et vous savez que le gouvernement s’apprête à mettre en place une application pour suivre les gens covid+? Par exemple, si je suis malade, l’application sera capable de retrouver toutes les personnes avec qui j’ai été en contact rapproché depuis 15 jours et leur indiquera de se faire tester et/ou de se mettre en quarantaine.
– C’est impossible, répond mon fils de 15 ans.
– Bien sûr que c’est possible.
Il ne me croît pas.
Combien êtes-vous à ne pas y croire?
Reveillez-vous!