3 juin.
Je salue tous ceux qui ont eu le courage, la dignité, la volonté de répondre à l’appel du Comité Adama et d’Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré au moment où les résultats d’une nouvelle contre-expertise met clairement en cause les gendarmes : la mort du jeune homme de 24 ans serait due à un plaquage ventral effectué par les gendarmes lors de son interpellation, sur le sol de la caserne de Persan (Val d’Oise) en juillet 2016.
« justice pour Adama ! »
Ce rassemblement s’est produit devant le Tribunal de Paris, porte de Clichy, alors qu’une expertise médicale révélée 4 jours plus tôt écartait la responsabilité des trois gendarmes placés actuellement sous le statut de témoin assisté pour les faits de non-assistance à personne en danger.
Assa Traoré, par le biais de son collectif, réclamait la fin de l’impunité policière. Elle a rassemblé plus de 20 000 personnes selon la préfecture de police, manifestation non déclarée et bien entendue interdite au motif d’urgence sanitaire (décret du 31 mai 2020) bien pratique.
Les citoyens ne s’en laisseront pas compter, bravo à vous, et mille merci pour cette démonstration.
La lutte contre les violences policières et la fin de l’impunité policière est une priorité dans notre société si l’on veut que la démocratie ne laisse pas la place à la dictature.
« I can’t breath ! »
« Let us breath ! »
Je salue tous ceux qui se lèvent aux États-Unis, en Europe et dans le monde afin que justice soit faite pour le meurtre de Georges Floyd. Tous ceux qui sont révoltés par cette impunité dont jouissent les policiers – blancs pour la plupart, contre des personnes noires le plus souvent – et qui exigent que la justice soit intraitable, juste et égalitaire.
Les États-Unis brulent, 140 villes américaines manifestent, 8è nuit d’émeute, Trump qui traite les manifestants de racaille et leur promet des tirs en représailles.
« Le racisme tue ici, là et partout »
2 500 personnes ont manifesté à Lilles, sans autorisation, contre les violences policières en réonse à l’appel du Collectif Sélom et Matisse, deux jeunes tués à Lilles en 2017, percutés par un Tramway lors d’une intervention de la police dans leur quartier.
À Londres, des milliers de personnes ont défilé dimanche en scandant « Pas de justice, pas de paix ! »
Partout, les manifestants s’agenouillent, un geste devenu un symbole contre les discriminations aux Étas-Unis.
À Milan, à Berlin, rassemblements à proximité des ambassades des États-Unis : « Black lives matter ! »
À Paris, au Canada, au Brésil, en Australie, en Nouvelle-Zélande.
En Syrie, les artistes Aziz Asmar et Anis Hamdoun ont peint un portrait de Georges Floyd sur un mur de la ville de Binnish.
Les policiers américains s’agenouillent eux aussi, entre geste de solidarité et technique de desescalade. La première a s’agenouiller est une femme, suivi par un de ses collègues à Philadelphie.
La désinvolture du policier blanc appuyant son genou sur la nuque de Georges Floyd immobilisé au sol a été sévèrement condamné par une partie des policiers qui s’avouent choqués.
L’attitude de Donald Trump est elle aussi sévèrement critiquée par plusieurs gouverneurs qui ont pris leur distance par rapport à sa volonté sécuritaire forte.
Je salue tous ceux qui se battent pour que les féminicides soient reconnus, violences machistes en Espagne.
Je salue également mon patient, menacé de mise au chômage après les difficultés rencontrées par son entreprise – Midi Libre pour ne pas le citer — et que j’ai rencontré ce matin :
— Vous avez des nouvelles, pour votre travail ?
— J’ai été licencié. Je termine fin juin. Et après, … à 50 ans…
— Malgré les aides de l’État ?
— D’après un de nos syndicats, le groupe a touché 5 millions d’euros. Et licencie 400 personnes.
— Comme chez Renault.
— Pareil, c’est moche.
— Je ne sais pas quoi vous dire d’autre que bon courage.
— Merci.
Des paroles merdiques.
Comme celles prononcées avant l’échafaud.
Mais je suis sincère, je vous souhaite véritablement le courage de vous relever, de ne pas perdre courage et vous souhaite de retrouver un poste.